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Le yachtman de Chesterton

Et le pigeon arc-en-ciel du trottoir d'en face

Et le pigeon arc-en-ciel du trottoir d'en face

J’ai souvent rêvé d’écrire un roman dont le héros, un yachtman anglais, par suite d’une légère erreur d’orientation, découvre l’Angleterre, en ayant l’impression que c’est une île nouvelle dans les mers du Sud. (…) Je n’ai pas l’intention de nier qu’il ressemblait à un fou. Mais si vous imaginez qu’il s’est trouvé idiot, ou que du moins la folie était son unique émotion ou son émotion dominante, alors vous n’avez pas étudié avec suffisamment de finesse la riche nature romanesque du héros de cette histoire. En réalité, sa méprise était une méprise des plus estimables, et il le savait, si cet homme était tel que je l’imagine. En effet, quoi de plus agréable que d’éprouver, en l’espace de quelques minutes, toutes les fascinantes terreurs d’un voyage lointain, en même temps que le sentiment de sécurité si humain de rentrer chez soi ? Est-il plaisir plus grand que celui de découvrir l’Afrique du Sud, sans avoir la dégoûtante nécessité d’y débarquer ?

Chesterton, Orthodoxie (trad. Viateur Beaupré)

Peut-être qu’un crayon noir est un yacht bleu et un carnet ligné une boussole cassée, mais il suffit que j’imagine les prendre et regarde un peu, pour que le pigeon malade du trottoir d’en face

soit un varan arc-en-ciel des sables de Komodo,

capable de s’envoler en plus

rien qu’en s’applaudissant.


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